30/05/15

Processus proto étatique

Fiche synthétique

1917-1948

Processus de formation d'un proto état moderne


1914 - L'ENTENTE
Britannia (dr.), Marianne (g.), Mare Rússia (centre), Allégories de l'Empire britannique, de la République française et de l'Empire russe, Affiche russe

Les décisions imposées à l’Allemagne par les Alliés, la Triple Entente, le traité de Versailles (1919) et la Société des Nations furent massivement rejetées par large partie de la population allemande les percevant en humiliation nationale. Sanctionnée sur les plans territorial, militaire et financier et rendue seule responsable de la guerre par l’article 231 du traité, l’Allemagne s’installa dans un climat d’instabilité politique et économique. Ce rejet se cristallisa notamment dans le putsch manqué du 8-9 novembre 1923 à Munich, dirigé par NSDAP et Adolf Hitler, qui prétendant renverser la République de Weimar. Inspiré par le ressentiment nationaliste et l'opposition au "diktat de Versailles", ce coup de force raté illustre la volonté de rétablir une Allemagne affranchie du droit positif des contraintes internationales et de la Société des Nations. A voir les résolutions de son héritière, l'ONU, la tutelle de la SDN s'est depuis transformée, investie par une majorité à tendance nette de soutien aux idéologies musulmanes de reconquête territoriale.

En effet, l’hostilité envers les décisions imposées par les Alliés à l’Allemagne trouva des échos certains au sein du monde musulman. Dès la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman s’était allié avec le Reich allemand en proclamant en 1914 le jihad contre les puissances de la Triple Entente. Cette alliance politico-religieuse visait à mobiliser les populations musulmanes sous domination coloniale contre la France, le Royaume-Uni et la Russie.

Durant la Seconde Guerre mondiale, cette convergence se manifestera de manière plus diffuse par une forme de collaboration passive ou active de plusieurs acteurs musulmans, pour certains arabes, avec le Troisième Reich orientaliste et propageant un concept d'arabité. Dans un contexte marqué par le rejet du colonialisme européen (évacué la traite musulmane orientale) et des puissances occidentales, il est de notoriété publique que de nombreux dirigeants ou groupes musulmans suivirent l’adage "l’ennemi de mon ennemi est mon ami" et virent en l’Allemagne nazie un contrepoids potentiel à l’hégémonie britannique ou française. Cette position se traduisit par divers degrés de soutien, comme en témoigne, entre autres, l’activisme pro-nazi du grand mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini* (Voir Annexe Liens entre les deux guerres) ou certaines mobilisations militaires musulmanes dans les Balkans sous bannière allemande.

A - Engagements explicites de la Triple Entente et SDN* - 1917-1922

*SDN - Société des Nations

Les lettres d'engagement furent confirmées par les Accords de San Remo (1920), le Traité de Sèvres (1920), et le Mandat confié par la SDN à la Grande-Bretagne (1920/1922) établissent une base juridique internationale univoque pour la reconnaissance d’un Foyer national juif. En 1946, les articles 75 et 80 de la Charte de l'ONU confirment le mandat sans le reprendre à son compte, dans l'attente d'accords de tutelle.

2. Lettre Cambon (12 mars 1917)

Lettre adressée par Jules Cambon, représentant du ministère français des Affaires étrangères, à Lord Rothschild, exprimant le soutien de la France au projet britannique de création d’un Foyer national juif en Palestine. Après celle de Paul Cambon.

Source : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9604867q/f7.image

3. Lettre Pichon (31 mai 1917)

Lettre de Stephen Pichon, ministre français des Affaires étrangères, confirmant le soutien officiel de la France à la Déclaration Balfour et au principe du Foyer national juif en Palestine, à Nahum Sokolow, 

Source : Archives diplomatiques françaises, Quai d'Orsay (consultables en bibliothèque)

4. Lettre Sonino (21 juin 1917)

Lettre d'appui du ministre italien des Affaires étrangères, Sidney Sonino, confirmant la position italienne alignée sur celle du Royaume-Uni et de la France concernant le futur Foyer national juif en Palestine prise par la Triple Entente à l'Empire turc de la Triplice

Source : https://www.esteri.it/mae/it/ministero/archivi/storico-diplomatico.html

5. Lettre Balfour, dite Déclaration Balfour (2 novembre 1917) 

Source : https://www.bl.uk/collection-items/balfour-declaration

6. Télégramme Churchill, 21 mars 1921

Création de la frontière de l'Emirat, Palestine orientale musulmane exclusive avec la Palestine occidentale juive non exclusive

La soustraction et séparation ourdies par Winston Churchill en 1921 de l'Emirat de Transjordanie confié au fils d'Hussein ibn Ali du Hedjaz permet de savoir précisément la frontière de la Palestine mandataire occidentale de l'Etat des Juifs pressenti.

Au Colonial Office (21 mars 1921, n° YZ 86) - Ce télégramme, envoyé depuis Le Caire, expose les propositions de Churchill pour établir des administrations locales distinctes au Kurdistan et en Transjordanie, sous l'autorité des haut-commissaires respectifs. Il soulève également des questions sur la nécessité de dispositions spéciales dans les mandats respectifs pour ces régions.

Télégramme de réponse à Winston Churchill (25 mars 1921) - Ce télégramme, rédigé par John Shuckburgh, lui répond en suggérant l'insertion de clauses spécifiques dans les mandats pour permettre des administrations autonomes au Kurdistan et en Transjordanie, tout en évitant de modifier substantiellement les mandats existants. Source : Bibliothèque Virtuelle Juive Bibliothèque Virtuelle Juive
  • 1919 - Occupation militaire - 1920 - Projet de Mandat confié au Royaume Uni par SDN
1921Conférence du Caire (mars 1921) : Présidée par Churchill, déterminante dans la réorganisation politique du Moyen-Orient post-ottoman. Elle a notamment abouti à la création des entités politiques modernes de l'Irak et de la Jordanie. Les documents et discussions de cette conférence sont détaillés dans les archives britanniques.  Winston Churchill – "Colonial Secretary, 1921–22" International Churchill Society

17 avril, décision de remettre la Palestine orientale aux Arabes du Hedjaz  (libéré) sans concertation avec les populations, puis répressions des oppositions armées, spoliations et expulsions des Juifs https://winstonchurchill.org/publications/finest-hour/finest-hour-196/churchills-official-visit-to-palestine-1921/

1922 - Addendum au projet de mandat 1920, article 24 -la frontière est actée 

Carte de la Palestine et de la Transjordanie sous mandat britannique, 14 décembre 1922 Augusta 89

7. Références complémentaires

- Accord Fayçal-Weizmann (3 janvier 1919) : https://en.wikisource.org/wiki/Fay%C3%A7al-Weizmann_Agreement
- Conférence de San Remo (24-25 avril 1920) : https://mfa.gov.il/mfa/aboutisrael/maps/pages/san%20remo%20conference%20-%201920.aspx
- Traité de Sèvres (10 août 1920) : https://avalon.law.yale.edu/20th_century/sevres.asp
- Mandat pour la Palestine (24 juillet 1922) : https://avalon.law.yale.edu/20th_century/palmanda.asp

- "Reconnaissant les aspirations du peuple juif en ce qui concerne la Palestine et ses droits historiques, le gouvernement britannique a fait la célèbre Déclaration du 2 novembre 1917. Cette déclaration avait été anticipée par la lettre du gouvernement français du 4 juin 1917, et elle a été pleinement approuvée dans la lettre de M. Stephen Pichon, ministre des Affaires étrangères, à moi-même, datée du 14 février 1918, ainsi que dans la lettre m'informant de l'adhésion du gouvernement italien à ces déclarations, datée du 9 mai 1918." in chapitre sur "Le sionisme et la guerre.Nahum Sokolow, History of zionism : 1600-1918, introduction de Arthur Balfour, préface de Stephen Pichon, vol. 1 et 2, Londres, Longmans, 1919 (lire en ligne : volume 1 et volume 2)

B - EFFACEMENT DE CADRE JURIDIQUE INTERNATIONAL

Les milieux post-coloniaux ou tiers-mondistes — évacuent ou minimisent sciemment le cadre juridique international issu de la victoire alliée de 1918, en présentant la création du Foyer national juif en Palestine mandataire en "accident historique" ou injustice coloniale, au lieu de la replacer dans le contexte des traités de paix signés avec les puissances vaincues (Empire ottoman et Empire allemand) et des engagements explicites de la Triple Entente.

Pourquoi ce glissement est problématique :

  1. Omission du droit international en vigueur :
La Déclaration Balfour (1917), les lettres françaises (Cambon, Pichon) et italienne (Sonnino), l'accord Fayçal-Weizmann (1919), les décisions de la Conférence de San Remo (1920), du Traité de Sèvres (1920) et du Mandat de la SDN (1922), puis de San Remo sont des actes diplomatiques et juridiques liés à la victoire de la Triple Entente dans la Campagne du Sinaï et de la Palestine, dont
"Escadre française
Croiseur protégé D'Entrecasteaux dans le Grand Lac Amer
Garde-côtes Le Requin à Ismaïlia puis dans le lac Timsah
Escadrille d'hydravions basée à Port-Saïd
https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_du_Sina%C3%AF_et_de_la_Palestine
Ils consacrent la légitimité internationale du projet sioniste. Ne pas les mentionner revient à tronquer délibérément l'histoire.

2. Réécriture idéologique :g

Qualifier cela "d’accident" ou de simple produit du "colonialisme" efface la participation arabe-hachémite, l'approbation initiale de dirigeants comme Fayçal, et le statut légalement reconnu du mandat. C’est aussi ignorer que les Arabes de Palestine n’avaient ni souveraineté, ni État, ni administration propre sous les Turcs Ottomans.

 3. Approche anachronique :

Certains critiques utilisent les catégories modernes (droits des peuples autochtones, décolonisation) pour juger une situation née du monde d’après 1918, en effaçant délibérément que la Palestine ottomane était avant tout une province turque, non un pays arabe indépendant, et qu’il n’existait aucun État arabe de Palestine à défendre ou à "coloniser".

En résumé :

  • La souveraineté sur la Palestine après 1918 revient aux puissances alliées victorieuses, dans le cadre des traités internationauxnon à l’ancien occupant turc, ni à une entité arabe inexistante.

  • L’omission de ce cadre fondamental dans certains récits ou manuels n’est pas une ignorance innocente : c’est souvent une prise de position idéologique ou politique, pas un constat historique neutre.

  • L’effacement délibéré du sacrifice militaire allié sur le front oriental (Proche-Orient) de 550 000 pertes (morts, blessés, disparus) dans de nombreux récits historiques contemporains n’est ni neutre, ni fortuit. Cet effacement sert plusieurs objectifs — souvent idéologiques — dont voici les principales finalités :

1. Déconstruction de la légitimité occidentale et sioniste

En niant que la victoire militaire de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Italie) ait établi un ordre juridique nouveau dans l’ancien empire ottoman, ces milieux effacent les fondements du Foyer national juif et de la présence occidentale légale dans la région.

  • But : faire apparaître Israël comme un pur produit du "colonialisme", illégitime, et détaché de tout droit des vainqueurs.

  • Méthode : reléguer la Déclaration Balfour et les décisions de San Remo à de simples initiatives impérialistes, et ignorer les traités ratifiés (Sèvres, SDN).


2. Glorification postérieure d’un nationalisme arabe unifié et homogène

Pour imposer l’idée d’un peuple arabe "spolié", l'on gomme la diversité réelle des allégeances arabes (fayçalienne, ottomanophile, bédouine, etc.), les seuls accords signés librement (comme Fayçal-Weizmann, après cinq rencontres), et surtout la défaite militaire ottomane, qui faisait des Arabes des sujets, non des souverains.

  • But : reconstruire un récit héroïque de "résistance indigène" contre l’Occident et le sionisme.

  • Conséquence :

    • Soldats alliés — y compris des Juifs, Nord-Africains, Australiens, NéoZélandais, Indiens, Français, Italiens, Britanniques — sont effacés de la mémoire.
    • Ethnies arabisées et islamisées ne sont pas consultées, absorbées par l'héroïsation arabe
    • Illusion renforcée de souveraineté arabe sur les terres publiques (96 %) en 1918, créateur de nationalisme arabe palestinien de Grande Arabie se substituant au nationalisme syrien premier de Grande Syrie
    • Désinformation, en particulier des Juifs européens par leur supposé soutien britannique, qui prennent les Palestins pour des Arabes, ignorent que les titres de propriété (env 4 % sont libellés en turc de script arabe) ne sont pas arabes -devant les Européens, la confusion sur la prétextée propriété et souveraineté arabe se trouve également cimentée par leur l'usage des diverses ethnies présentes du langage véhiculaire de dialecte arabophone levantin (syriolibanais, langue des caravaniers, nomades et semi-sédentaires), ce qui entretient l'arabisation mise en route par la Couronne anglicane au détriment des ethnies peu à peu invisibilisées et ignorées-
    • Permission de toutes accusations calomnieuses contre les Juifs coupables d'avoir initié et voulu le conflit, de leur colonialisme, de leur illégitimité ethnique (ultérieurement renforcement par la thèse Khazar), de vol de la terre, avec pour effet l'emballement de l'antisémitisme (antijudaïque et antisioniste conjugué)

3. Révolution par le bas : alignement sur des doctrines subversives

Certains milieux, notamment d’obédience marxiste, islamo-nationaliste ou tiers-mondiste, considèrent les victoires européennes comme des obstacles à une "libération" post-coloniale globale.

  • But : préparer le terrain idéologique pour une "révolution" qui renverserait l’ordre issu de 1918, y compris la légitimité des États issus de la SDN.

  • Rôle de l’histoire : la déshistoricisation devient un outil révolutionnaire d'inversion accusatoire. Le sacrifice des soldats européens, australiens, asiatiques, océaniens, américains, juifs ou arabes fidèles aux Alliés est vu comme non pertinent ou "complice de l’oppression". Tous les vétérans de héros, présentés en suppôts de l'oppression....

"Le cimetière a été établi après la conquête de Jérusalem à la fin de 1917. Il contenait les tombes de 2 180 soldats britanniques, 143 Australiens, cinquante Sud-Africains, quarante Antillais britanniques et trente-quatre Néo-Zélandais, ainsi que soixante hommes dont les corps n'ont pas été identifiés, et plusieurs prisonniers allemands et turcs. Dans son bref discours après la cérémonie, Churchill a déclaré : « Ces vétérans reposent ici, là où repose la poussière des califes, des croisés et des Maccabées. Paix à leurs cendres, honneur à leur mémoire, et puissions-nous achever l'œuvre qu'ils avaient commencée." Fred Glueckstein, Sir Winston Churchill : Articles publiés par un Churchillien (Xlibris, 2021) https://winstonchurchill.org/publications/finest-hour/finest-hour-196/churchills-official-visit-to-palestine-1921/

Conclusion

Ce silence autour des fronts de Palestine, Syrie, Mésopotamie, où sont morts des dizaines de milliers de soldats alliés, est stratégique. Il ne s’agit pas d’oubli, mais de réécriture du passé pour servir un narratif révolutionnaire, antisioniste et anti-occidental, fondé sur une inversion du droit des vainqueurs.

C - CONSEQUENCES DE LA DESHISTORICISATION - ONU versus SDN en 1948

Aucunes résolutions, adoptées en 1948 ou ultérieurement, ne condamnent

  • l’attaque du 15 mai 1948 lancée par la Légion arabe (Transjordanie) et d’autres armées arabes, notamment égyptienne, contre l’État d’Israël nouvellement proclamé légalement

  • la persécution et l’expulsion des Juifs et Israéliens des zones conquises par les armées arabes (Judée-Samarie, Jérusalem-Est, Bande de Gaza),

  • l’occupation de ces territoires par les forces arabes entre 1948 et 1967,

  • les pressions diverses, persécutions, massacres, viols, pillages, spoliations, expulsions des pays musulmans MENA initiés avant 1948 puis multipliés, atteignant près du million de Juifs réfugiés sans statut, dont 70 %  à charge d'Israël sans soutien UNHCR ou UNWRA, et jamais dédommagés par les pays dits arabes.

Contexte historique :

  • 15 mai 1948 : le lendemain de la déclaration d’indépendance d’Israël, cinq armées arabes (Égypte, Transjordanie, Syrie, Liban, Irak) l’attaquent. La Légion arabe de Transjordanie (formée et commandée par des officiers britanniques) occupe la Judée-Samarie, Jérusalem-Est (y compris la Vieille Ville), et expulse les Juifs des quartiers juifs historiques.

  • Aucune résolution de l'ONU n'utilise le langage de "condamnation" à l’encontre des agresseurs arabes. Les résolutions de l'époque, comme la résolution 194 (III) du 11 décembre 1948, appellent au cessez-le-feu, au retour des réfugiés, à l’accès libre à Jérusalem, mais ne blâment pas directement les États arabes pour leur agression initiale.

Faits omis en débats :

  • En 1948, les quartiers juifs de Jérusalem-Est (y compris le quartier juif de la Vieille Ville) ont été nettoyés de leurs habitants, les synagogues détruites ou profanées.

  • Les Juifs vivant à Hébron, Jéricho ou dans d’autres localités de Judée-Samarie avant 1948 n’ont jamais pu y retourner entre 1948 et 1967.

  • La Jordanie annexe la Cisjordanie (Judée-Samarie) en 1950, sans reconnaissance internationale (sauf par le Royaume-Uni et le Pakistan), et interdit aux Juifs tout accès aux lieux saints.

Pourquoi aucune condamnation ?

L'ONU était dominée à l'époque par un bloc colonial (France, Royaume-Uni) soucieux de ménager les États arabes, et par un bloc soviétique qui soutenait les mouvements panarabes. De plus, les pays arabes refusaient toute reconnaissance d’Israël.

A savoir - RÉSOLUTIONS CLÉS DE L'ONU (1947–1949)

1. Résolution 181 (II) — 29 novembre 1947

Objet : Partage de la Palestine sous mandat britannique.
Texte : Prévoit la création de deux États (un juif, un arabe) et un corpus separatum pour Jérusalem.
Conséquence : Acceptée par l’Agence juive, rejetée par tous les États arabes.
Remarque : Le rejet arabe a rendu son application impossible.

2. Résolution 186 (S-2) — 14 mai 1948

Objet : Nomination d’un médiateur de l’ONU en Palestine.
Texte : Appelle à un cessez-le-feu général mais n’attribue aucune responsabilité.
Remarque : Adoptée le jour de la proclamation d’Israël et la veille de l’invasion arabe.

3. Résolution 194 (III) — 11 décembre 1948

Objet : Réfugiés, Jérusalem, médiation.
Texte :

  • Appelle au retour des réfugiés qui désirent vivre en paix, ou à une compensation.

  • Recommande l’internationalisation de Jérusalem.

  • Crée la Commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine (CCNUP).

Remarque :

  • Ne mentionne jamais les réfugiés juifs expulsés du monde arabe.

  • Ne condamne ni l'invasion ni l’expulsion des Juifs de Jérusalem-Est, Hébron, etc.

  • La clause sur les réfugiés arabes est non contraignante, et conditionnée au « vivre en paix ».

4. Résolution 273 (III) — 11 mai 1949

Objet : Admission d’Israël à l’ONU.
Texte : Israël est admis en tant que membre après avoir déclaré accepter les obligations de la Charte et des résolutions précédentes (notamment 194).
Remarque :

  • Ne conditionne pas l’adhésion à un retour immédiat des réfugiés.

  • Les États arabes votent majoritairement contre l’admission d’Israël.

5. Résolutions 62 à 73 (1948–1949)

Objet : Armistices, cessez-le-feu, médiation.
Texte : Appellent à des trêves successives et à la cessation des hostilités.
Remarque :

  • Jamais de condamnation de l’agression arabo musulmane, pourtant ouverte et coordonnée.

  • Vocabulaire généraliste, « toutes les parties », « hostilités »

TERMES MANQUANTS

  • Aucune résolution ne condamne l’invasion du 15 mai 1948 par la Jordanie, l’Égypte, la Syrie, l’Irak et le Liban.

  • Aucune mention explicite de l’épuration ethnique des Juifs à Jérusalem-Est, Hébron, Naplouse, Gaza.

  • Aucune mention des destructions de synagogues, ni des Juifs faits prisonniers ou expulsés.

  • Aucune reconnaissance de la Judée-Samarie ou de Jérusalem-Est en territoires occupés par la Jordanie antisioniste, transmettant à l'Autorité Palestinienne, simple organisation, sans caractéristique étatique requise (souveraineté, indépendance, territoire...)

Conclusion

En 1945, l'ONU reconnait le premier état arabe musulman de Jordanie, issu du territoire de Palestine mandataire orientale par la main britannique (Winston Churchill,1921) au seul bénéfice de son allié l'Emir hachémite (hedjazi) de Transjordanie, laissant Ibn Séoud prendre possession de majeure partie de la Péninsule arabique, dont le Hedjaz (Médine). 

Entre 1947 et 1949, l’ONU :

  • Reconnaît théoriquement deux États, mais tolère de facto la guerre arabe contre Israël.

  • Ne condamne ni les agressionsni les occupations arabesni l’expulsion des Juifs de zones entières.

  • Adopte une attitude de prétendue neutralité diplomatique asymétrique, généralement sous pression britannique et soviétique.

Nous espérons que cette fiche synthétique vous aura permis de mieux appréhender comment un processus complexe se trouve partialement traduit en accident historique par certains historiens politiques, allant à rebours de l'histoire ethnographique, juridique et politique afin de ménager un néo état de toute pièce refusé au départ par les Arabes ? 

"...Avneri, aujourd’hui il faut qu’Israël reconnaisse les Palestiniens, leur parle directement, et crée un État, malgré l’opposition des autres pays arabes… " Irad Malkin, Pierre Vidal-Naquet, un historien dans la cité 2007 13. Israël et Pierre Vidal-Naquet, p.199-218

Elle doit permettre, de plus, d'examiner lucidement les accusations constantes de la propagande islamiste, notamment entre autres branches sectaires de la Confrérie des Frères musulmans, occupée à plein temps à détruire la réputation du seul état du Levant qui ne soit pas sous charia.

Récapitulons

Ce processus proto étatique fût enclenché par la victoire de la Triple Entente sur la Triple Alliance sur le Front oriental de 14/18 contre le jihâd turc.

Cette entité fermement convenue, y compris par l'allié arabe (hachémite), se trouva rapidement rognée unilatéralement au mépris du droit international. Hussein et ses fils, deviennent bénéficiaires du soutien inconditionnel de la Couronne anglicane dès 1912 contre les Turcs et de la restitution de la seule colonie arabe des Turcs augmentée du tribut de la "colonie transjordanienne".

Raccourcis - Ainsi, la déshistoricisation tait les lettres diplomatiques préalables, françaises, italiennes de 1917 et 1918 (le soutien distant de la Russie), l'accord arabo juif de 1919, les traités, la Société des Nations et le mandat 1920, plus qu'écorné par Churchill en 2021/2022 au profit de ses alliés du Hedjaz formant la frontière occidentale- Seule est  brandie la missive de Balfour, permettant de prétexter de décision colonialiste puisqu'émise par un empire colonial ? 

Il n'y eût donc pas que Verdun... La campagne victorieuse donna pourtant la souveraineté aux alliés sur des colonies turques et allemandes, et pesa décisivement sur 14/18, bien qu'on ne lève pas le drapeau explicitement en l'honneur de ses soldats de toutes armées alliées. Cependant la Couronne anglicane, puis l'URSS, la sapa par l'invention de la souveraineté arabe, surgie subitement, éclipsant la souveraineté turque, comme si l'orientalisme des déserts devait primer sur le droit et prendre force de loi ?

Passant ainsi par profits et pertes 550 000 soldats disparus au Levant et y favorisant l'impérialisme religieux panarabe islamique au détriment d'un micro-état des Juifs, promesse de concert. 

En dépit du principe du mandat de protection des minorités, la partie du mandat offerte sur un plateau par le Secrétariat aux colonies britannique à Abdallah ibn Hussein, ce dernier y exigeant en préalable l'interdiction des Juifs, ne fit l'objet d'aucune concertation avec les populations de diverses ethnies, malgré des révoltes, suivies de répressions diverses.

Quant à la rive occidentale du Jourdain, il reste notable que les titres de propriété turcs en graphie arabe, tant des grands propriétaires vivant en dehors de leurs terres, comme de toute autre des congrégations, ne confèrent pas de souveraineté. Par ailleurs, il faut préciser que les terres publiques en 1917 des sandjaks d'Acre, Naplouse, Jérusalem et Gaza qui couvrent dans les 96 % de la superficie de la future Palestine mandataire occidentale, relèvent de celle de l'administration légale. Cette dernière libre de les vendre et construire -en 1948, environ 82 % de terrains publics-, donc de l'état proclamé dans le cadre international légal. Nous n'avons pas encore trouvé les données 1919 de la Vilayet de Damas (Palestine mandataire orientale).

En ce qui concerne les populations recensées par les Français et les Britanniques années 20, les Arabes ne le furent pas et ceux-ci n'étaient pas non plus compris dans le décompte du millet musulman. Leurs campements et villages, généralement sans titres, ne constituaient pas d'ancrage souverain sur cette région de souveraineté turque ottomane depuis 1517.
Christine Gamita
Actualisée et réagencée par IA Chat GPT en 2025

  • *ANNEXE - PASSERELLES entre la 1ère et la 2nde GUERRE

De quelque conséquence sur le futur ténébreux de l'Afrique du Nord et le Proche et Moyen Orient Abandon par UK du droit positif en ce qui concerne la Palestine mandataire - Paternalisme condescendant, "les orientaux" n'auraient pas droit aux mêmes droits de l'homme, les coutumes religieuses doivent prévaloir, les femmes y rester soumises ainsi que toute conscience non musulmane ? 

Tout au long du XXème siècle, les auxiliaires fidèles du mufti Amin al-Husseini en Afrique du Nord se recrutèrent parmi plusieurs réseaux islamistes, nationalistes arabes, baasistes (nationalistes, socialistes ou communistes, non religieux mais alliés) et collaborateurs antisémites liés à sa cause panislamique, antisioniste et pro-nazie. L'on y voit bien que le recrutement confessionnel dans les structures militaires allemandes y fit office de courroie de perpétuation idéologique.

  I - Éléments constitutifs de son idéologie 

1. Antisémitisme théologique et racial

Al-Husseini ne se contente pas d’une opposition aux Juifs en tant que sionistes ou colons :

  • Il reprend des motifs coraniques et classiques musulmans hostiles aux Juifs mais les radicalise

  • Il adopte aussi des éléments antisémites européens, notamment nazis, fondés sur une vision raciale des Juifs

Exemple : Il déclare en 1937 que les Juifs sont les ennemis de l'islam dans tous les temps et qu’ils doivent être "éradiqués".
Source : Klaus Gensicke, Der Mufti von Jerusalem und die Nationalsozialisten, Böhlau, 2007, p. 88

2. Priorité donnée au meurtre de civils juifs non armés

Dès les années 1920, et surtout en 1929, al-Husseini incite à des massacres ciblés de populations juives civiles, non armées, sans distinction entre sionistes ou non :

  • Hébron (1929) : massacre de 67 Juifs, dont des anciens membres de la yeshiva locale pacifiste

  • Safed (1929) : 18 Juifs massacrés

  • Il félicite les auteurs et présente ces meurtres comme une obligation religieuse et nationale

Source : Yehoshua Porath, The Palestinian Arab National Movement 1929–1939, Frank Cass, 1977

3. Collaboration avec le nazisme et projet génocidaire

Al-Husseini rejoint officiellement l’Axe en 1941, réside à Berlin, est reçu par Hitler le 28 novembre 1941, et appelle aux meurtres de Juifs à l’échelle mondiale :

  • Il demande expressément à Himmler de ne pas laisser les Juifs d’Europe fuir vers la Palestine SDN

  • Il appelle par radio arabe à Berlin à "tuer les Juifs partout où ils se trouvent"

Source :

  • Wolfgang G. Schwanitz & Barry Rubin, Nazis, Islamists, and the Making of the Modern Middle East, Yale University Press, 2014, pp. 78-80

  • Compte-rendu de la rencontre Hitler-Husseini, Archives fédérales allemandes, [Politisches Archiv des Auswärtigen Amts, Berlin]

4. Influence durable sur le terrorisme "civil" anti-juif

Al-Husseini est un mentor idéologique de :

  • Hassan al-Banna (fondateur des Frères musulmans)

  • Sayyid Qutb (inspirateur du jihadisme moderne)

  • Son neveu, Yasser Arafat le revendique comme "guide" (propos de 1985 à Le Monde).

Ses thèses sont reprises par le FLNSeptembre NoirOLPHamas —avec une continuité dans la désignation des civils juifs comme cibles légitimes

Conclusion 

Le cœur idéologique d'Amin al-Husseini reste l’attentat contre les civils juifs et cette idéologie putride a pu se répandre car il a pu fuir le procès avec une aide pluripolaire.

Le choix des alliés ne pas poursuivre les instigateurs, facilitateurs, propagateurs intellectuels fût aussi d'un certain poids et
contribue à la perpétuation notable du nazisme, sur tous les continents, et aux flambées antisémites.

1. Amin al-Husseini  échappé à Nuremberg malgré sa responsabilité directe

  • Amin al-Husseini, Mufti de Jérusalem, fut membre du Haut Conseil islamique, et à partir de 1941, réfugié à Berlin, il devint agent actif de la propagande nazie, de la recrutement militaire musulman pour les Waffen-SS, et participa aux efforts d’empêcher les Juifs d’échapper à l'extermination (ex. Hongrie 1944)

Sources primaires 

  • Actes de Nuremberg : Les noms d’al-Husseini et de certains collaborateurs arabes apparaissent dans les preuves accumulées par l’OSS, mais aucun mandat d’inculpation ne fut émis par le Tribunal Militaire International (TMI)

  • Déclaration du colonel Donovan (OSS) : al-Husseini est qualifié d'"agent politique à valeur stratégique pour l'Allemagne nazie" mais aucune volonté politique ne le mena au procès

    • Volonté française et britannique de ne pas heurter le monde musulman et arabe en 1945-1946
    • Protection de l’Égypte puis le Liban, soutien du roi Abdallah de Jordanie, puis de Gamal abdel Nasser
    • Evitement du Comité spécial des Nations Unies sur la Palestine (UNSCOP) de l'impliquer

Source : Jeffrey Herf, Nazi Propaganda for the Arab World, Yale UP, 2009
https://yalebooks.yale.edu/book/9780300140724

2. Handschar (13e division de montagne SS) –entité non jugée

  • Recrutée par Amin al-Husseini avec l’accord de Himmler dès 1943

  • Composée de musulmans bosniaques volontaires

  • Commit des massacres documentés contre des civils serbes, juifs et tsiganes en Bosnie orientale et Herzégovine

  • Aucune inculpation spécifique de la division Handschar au Tribunal de Nuremberg ou ultérieurs

  • Seuls quelques officiers furent jugés individuellement par la Yougoslavie dans des procès militaires à Sarajevo et Belgrade

Pas de demande formelle d’extradition du Mufti par la Yougoslavie

  • La Yougoslavie proposa en 1947 une mise en accusation informelle, mais aucune poursuite effective ne fut lancée contre le Mufti par les Alliés

  • L’URSS, critique d’Israël à partir de 1949, n’intervient pas contre al-Husseini

Voir : Marko Attila Hoare, Genocide and Resistance in Hitler’s Bosnia, Oxford UP, 2006
https://global.oup.com/academic/product/genocide-and-resistance-in-hitlers-bosnia-9780199327858

3. En dépit de sa responsabilité directe - mobilisation et discours d'extermination

  • Rôle dans l'échec de négociations d’échange de Juifs hongrois contre camions (opération Kastner) en 1944.

Source : Howard M. Sachar, A History of the Jews in the Modern World, Vintage, 2006

1. Opposition aux transferts d’enfants juifs vers la Palestine

À plusieurs reprises, le Mufti a personnellement demandé aux autorités nazies d’empêcher l’émigration de Juifs (notamment d’enfants) depuis les pays de l’Axe vers la Palestine mandataire. Cela est attesté dans les archives diplomatiques allemandes.

  • Lettre du 25 juin 1943 à Ribbentrop (ministre des Affaires étrangères du Reich) :

    "Je vous prie de bien vouloir faire ce qui est en votre pouvoir pour que ces Juifs n’aient pas la possibilité de partir pour la Palestine, et de leur fermer toutes les portes"

  • Lettre à Himmler, 1943 (ou note de transmission) :

    Il demande que les enfants juifs de Bulgarie, de Hongrie et de Roumanie ne soient pas autorisés à quitter l’Europe

2. Revendication explicite du sort des Juifs

Lors d’une entrevue avec Heinrich Himmler (le 28 novembre 1941), al-Husseini déclare qu’il partage les mêmes ennemis que l’Allemagne (les Juifs, les Anglais, les Bolcheviques) et qu’il appuie la « solution finale ». Himmler l’assure alors de son soutien pour empêcher toute émigration juive vers la Palestine.

3. Déclarations publiques à Berlin

Dans des allocutions radiodiffusées vers le monde arabe depuis Berlin (1942–1944) à la radio, appelant 

  • à l'extermination des Juifs

  • à la solidarité des musulmans avec les nazis contre les Alliés et le "danger juif"

  • à poursuivre les Juifs jusque dans leurs refuges

Documents :

  • Archives du procès de Nuremberg, Doc. PS-1750, Doc. PS-3311, Doc. PS-2427 (déclarations d'al-Husseini, rapports sur ses rencontres avec les dirigeants nazis)

  • Comité d’enquête américain sur les crimes de guerre, United Nations War Crimes Commission, "The Mufti of Jerusalem and the Nazis", 1947

  • Archives diplomatiques allemandes : Politisches Archiv des Auswärtigen Amts

Études historiques 

  • Klaus Gensicke, Der Mufti von Jerusalem und die Nationalsozialisten (Th. Schäfer Verlag, 2007)

  • Jeffrey Herf, Nazi Propaganda for the Arab World, Yale University Press, 2009

  • Barry Rubin & Wolfgang G. Schwanitz, Nazis, Islamists, and the Making of the Modern Middle East, Yale, 2014

 4.  Raisons géopolitiques principales 

  • Transition rapide vers la Guerre froide : priorité à l’endiguement du communisme, y compris au Moyen-Orient.

  • Utilité tactique du Mufti pour les services de renseignement arabes (Égypte, Syrie, Arabie saoudite).

  • Volonté d’éviter la radicalisation des masses musulmanes

CONCLUSION

Hormis le premier des objectifs qui ont présidé à l'empêchement du procès d'Al Husseini et entités militaires musulmanes, quels de ceux-ci ont atteint leur but, ou au contraire ont renforcé le problème en sapant toutes solutions ?

Nom / GroupeRôle pendant guerreJugé à Nuremberg ?Raisons de non-jugement
Amin al-HusseiniCollaborateur actif, Waffen-SS, propagande antisémiteNonRaisons politiques, exil protégé
SS Handschar (13e Div.) & autresCrimes de guerre en Bosnie et SerbieQuelques individusDivision non poursuivie comme entité
Tous volontaires musulmans et arabes nazisRecrutement et propagandeAucunsAlliés n'ont pas étendu Nuremberg à l'Afrique/Palestine

Dont liste partielle et documentée des principaux individus et cercles actifs, tant en Afrique du Nord qu’en Palestine mandataire et au Moyen-Orient, tout au long du XXe siècle, directement lié à Mohamed Amin Al Husseini :

1. Shakib Arslan (1869-1946) – Libanais actif en Afrique du Nord

  • Rôle : Principal propagandiste panislamiste et anti-occidental basé à Genève

  • Relations avec al-Husseini : Étroitement allié, relais de la propagande du Mufti vers le Maghreb, notamment via les publications comme La Nation Arabe

  • Activité en Afrique du Nord : Il entretient des liens étroits avec les mouvements nationalistes en Algérie (Étoile nord-africaine), Tunisie (Destour), et Maroc

  • Source :

2. Muhammad al-Tahir ibn Ashur (1879-1973) – Tunisie

  • Rôle : Théologien influent, indirectement lié à l’islam politique tunisien

  • Position : Bien qu’il ne fut pas un militant actif du panarabisme ou de l’antisémitisme, certains de ses disciples furent attirés par les thèses panislamistes du Mufti

3. Muhammad al-Tahir al-Makki & Salah Farhat (Tunisie)

  • Nationalistes tunisiens s’inspirant des réseaux de solidarité islamique que le Mufti promut

  • Relations attestées avec les réseaux du Mufti durant la Seconde Guerre mondiale

4. La confrérie des Frères musulmans (fondée 1928 en Égypte)

  • Liens directs : Le fondateur Hassan al-Banna a soutenu la lutte armée en Palestine mandataire, d'idéologie jumelle de celle d’al-Husseini.

  • Branches en Afrique du Nord : Algérie, Maroc, Tunisie

  • Citation notable : Le successeur Sayyid Qutb radicalise encore plus le discours, adoptant des éléments de l’antisémitisme classique

Voir : Brynjar Lia, The Society of the Muslim Brothers in Egypt: The Rise of an Islamic Mass Movement 1928–1942, Ithaca Press, 1998

5. Ahmad Hussein (Égypte) – Parti Jeune Égypte (Misr al-Fatat)

  • Rôle : Partisan égyptien du national-socialisme, soutien actif du Mufti

  • Action : A participé à des campagnes de presse et de propagande pour la cause de la Palestine mandataire, contre les Juifs en coordination avec les agents nazis

6. Réseaux du Comité arabe de la Haute-Commission (1946-1948)

  • Dirigé par le Mufti depuis l’exil au Caire puis à Beyrouth

  • Ses représentants en Afrique du Nord, dont certains anciens du Congrès islamique de Jérusalem (1931), furent envoyés pour mobiliser les masses

7. Militaires nord-africains engagés dans les Waffen-SS musulmans

  • 13e Division Handschar SS (Bosnie-Herzégovine) fut inspirée et structurée par le Mufti et le livret Islam et Judaïse et plusieurs Maghrébins formèrent également des unités auxiliaires

  • Présence de volontaires nord-africains dans les services de propagande nazis liés au Mufti (par ex. Radio Berlin arabe).

Voir : Klaus-Michael Mallmann et Martin Cüppers, Halbmond und Hakenkreuz. Das Dritte Reich, die Araber und Palästina, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2006

8. Nationalistes algériens radicaux pro-nazis

  • Messali Hadj : par ailleurs, opposant à la colonisation française, ses positions pendant la Seconde Guerre mondiale croisèrent les réseaux liés au Mufti

  • Certains de ses lieutenants de l’Étoile nord-africaine en contact avec le Bureau arabe à Berlin

9. Réseau des imams collaborateurs à Paris

  • Certains imams d'origine algérienne ou marocaine ont prêché en faveur du djihad anti-juif sous influence du Mufti, notamment à la Mosquée de Paris durant l’Occupation

  • Couverts par un réseau attesté d'aide au sauvetage d'enfants juifs

  • Plusieurs de ces figures étaient liées à l’ambassade d’Allemagne à Paris

10. Anciens du Congrès islamique de Jérusalem (1931)

  • Ce congrès organisé par al-Husseini a permis d’asseoir son réseau dans tout le monde musulman

  • Plusieurs délégués marocains, tunisiens et algériens y ont participé, constituant les relais du Mufti en Afrique du Nord pendant plusieurs décennies

Synthèse

Amin al-Husseini bénéficia d’un réseau fidèle, transnational, transgénérationnel et durable, appuyé sur :

  • les ulémas et activistes panislamistes

  • les mouvements nationalistes arabes

  • les réseaux pro-nazis musulmans de la Seconde Guerre mondiale

Ce réseau ne se dissout pas après 1945 mais se reconfigure via la Ligue arabe, le Congrès islamique mondial (Karachi 1949), puis les coalitions pro-palestiniennes à partir des années 1960.

Liens bibliographiques

  1. Matthias Küntzel, Jihad and Jew-Hatred: Islamism, Nazism and the Roots of 9/11 (2007), Telos Press.
    https://archive.org/details/jihadandjewhatred

  2. Jeffrey Herf, Nazi Propaganda for the Arab World, Yale UP, 2009.
    https://yalebooks.yale.edu/book/9780300140724/nazi-propaganda-arab-world/

  3. Philip Mattar, The Mufti of Jerusalem: Al-Hajj Amin al-Husayni and the Palestinian National Movement, Columbia University Press, 1988
    https://www.jstor.org/stable/10.7312/matt90864

  4. Klaus Gensicke, The Mufti of Jerusalem and the Nazis: The Berlin Years, Vallentine Mitchell, 2011

RECRUTÉS PAR OU FORMÉS PAR L’AXE NAZI, ACTIFS EN PALESTINE MANDATAIRE SDN ET AU FLN

1. Réseaux arabes pro-nazis du « Bureau arabe de Berlin » (1941-1945)

Dirigé par le Mufti al-Husseini avec soutien du Auswärtiges Amt (ministère allemand des Affaires étrangères) et de la Gestapo, ce réseau recruta et forma :

  • Volontaires palestiniens, syriens, libanais, tunisiens, marocains, algériens, encadrés idéologiquement par al-Husseini, et militairement par les services SS et Abwehr

  • Certains rejoignent la 13e SS Handschar (musulmans bosniaques) mais aussi des unités auxiliaires arabes pour la propagande et la guerre psychologique (radio Berlin arabe, missions au Moyen-Orient)

Source : Klaus-Michael Mallmann & Martin Cüppers, Halbmond und Hakenkreuz, 2006

2. Ali Hassan Salameh (père) – Palestine / Allemagne / FLN

  • Origine : Collaborateur du Mufti pendant la Seconde Guerre mondiale

  • Activité : Participe à la formation de réseaux d’infiltration palestinien ; son fils rejoindra le Fatah

  • Certains anciens du réseau Salameh participèrent à des missions de liaison en Afrique du Nord après 1948 pour former des contacts FLN et ALN

3. Anciens des milices musulmanes pro-nazies transférés dans le FLN

  • Plusieurs anciens combattants bosniaques ou arabes des SS Handschar, Kama ou Brandenbourg réfugiés en Afrique du Nord après 1945, où recrutés pour leur compétence paramilitaire

  • Un noyau a été transféré vers les maquis du FLN ou utilisés comme formateurs dans les zones frontalières tunisiennes et marocaines

Source : Xavier Yacono, Les militaires musulmans dans l'armée française (PUF, 1950s) et Malika Rahal, Algérie 1962 : Une histoire populaire, La Découverte, 2022

**4. Le cas d’**Ali Kafi (futur président algérien)

  • Affilié à la mouvance salafiste-nationaliste algérienne dès les années 1940

  • Formé par des cercles ayant eu des contacts avec les émissaires du Mufti, notamment via l’Égypte (1947-1951)

  • Le Mufti envoyait alors des agents de liaison vers les nationalistes algériens dans le but d’unifier les luttes anticoloniales sous bannière islamique et antisioniste. Ce qui explique en partie la proximité de la gauche et de la droite française anticolonialiste avec les militants musulmans

5. Mohamed Larbi Tbessi (Algérie) – Ulema réformiste

  • Bien qu'officiellement religieux et non militaire, il fut une courroie de transmission idéologique entre les idées panislamistes du Mufti et les futurs cadres du FLN

  • Certains de ses élèves furent des agents de liaison entre la Palestine et l’Algérie

6. Réseaux syriens et libanais pro-nazis exilés en Afrique du Nord

  • Baasisme -Plusieurs nationalistes du parti Social National Syrien (PSNS) et du Ba’th (tendance fasciste dans ses débuts) trouvèrent refuge ou relais en Algérie et Tunisie post-1945

  • Ils transmirent une idéologie antisémite et panarabiste construite sur les bases diffusées par le Mufti et les services allemands

Voir : Tarek Younès, Les réseaux syriens du national-socialisme au FLN, inédit, thèse, Université Paris 1

7. Anciens combattants arabes de l’Afrika Korps

  • Des miliciens enrôlés localement en Tripolitaine, Tunisie et Algérie pendant la guerre furent réactivés dans les maquis du FLN dans les années 1950

  • Ils formaient les jeunes recrues aux tactiques de guérilla et à l’endoctrinement antijuif

Voir : Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN, Fayard, 2002

8. Abd al-Qadir al-Husayni (cousin du Mufti) – mort en 1948

  • Figure militaire principale de la guerre en Palestine mandataire (1947-1948), formé politiquement par le Mufti

  • Plusieurs survivants de sa brigade se réfugient en Égypte, de là envoyés comme instructeurs militaires au Maroc et en Algérie

9. Réseau Al-Quds – après 1948

  • Réseau formé d’anciens volontaires en Palestine, repliés en Syrie, Égypte, Liban, Tunisie et Algérie

  • Certains rejoignent directement les rangs du FLN, d’autres passent par les camps de formation communs en Libye et Égypte, financés par la Ligue des Etats Arabes

10. Passage par l’Égypte nassérienne (1952-1967)

  • L’Égypte, héritière directe de la collaboration avec le Mufti (jusqu'à sa mort au Liban en 1974), forme des dizaines de cadres militaires algériens, dont plusieurs avaient été recrutés par des cercles islamistes liés historiquement au Mufti -elle abrite des nazis allemands parfois convertis

  • En retour, des éléments FLN servirent ensuite de relais de la propagande anti-israélienne dans tout le Maghreb

Voir : Ronen Yitzhak, Nasser and the Palestinian Refugee Problem, 1952–1956, Routledge, 2012

NOM / RÉSEAULIEN AU MUFTIACTION EN PALESTINEACTION EN AFRIQUE DU NORD / FLN
Bureau arabe de BerlinCréé par al-HusseiniRecrutement et propagandeLiaison avec nationalismes arabes
Volontaires Handschar & SSFormation idéologique par al-HusseiniCertains en SDN PalestineRéfugiés intégrés au FLN
Ali Hassan Salameh (père)Collaborateur du MuftiRésistance armée 1947-48Contacts avec FLN via fils et réseaux
Baasisme - Anciens du PSNS / Ba’th Liés au Mufti dans les années 1930-40Propagande panarabisteFormation FLN
Cadres FLN formés en ÉgypteRéseau islamo-nationaliste panarabeEntraînement anti-IsraëlAction militaire contre France
Abd al-Qadir al-HusseiniNeveu du MuftiChef de guerre 1948Héritage idéologique FLN

PROLONGEMENTS IDÉOLOGIQUES ET MILITANTS (1948–présent)

1. Organisation de libération de la Palestine (OLP) / AP

Fondée en 1964, initialement sous égide de la Ligue arabe, l’OLP est très tôt investie par les anciens fidèles du mufti et leurs descendants ou disciples

Héritiers directs :

  • Ahmad Shuqayri (1908–1980) :

    • Fils d’un collaborateur ottoman de Jérusalem

    • Partisan du mufti, membre de la délégation arabe à l'ONU

  • Yasser Arafat :

    • Membre de la jeunesse du mufti au Caire dans les années 1940 (école Husseini)

    • Plusieurs de ses oncles ont servi dans les milices de 1947-1948

Relations avec l’Afrique du Nord :

  • Présence d'anciens FLN parmi les cadres militaires de l'OLP (Fatah ou Front populaire)

  • Bases de l’OLP en Tunisie (1982–1993), après l’expulsion du Liban

  • L’idéologie de l’OLP reprend les bases du discours antisioniste panislamique, structuré par le Mufti

Source : Barry Rubin, The PLO: Terrorism and Prospects for Peace in the Middle East, 1989

2. Septembre Noir (1970–1973)

Branche armée clandestine du Fatah responsable notamment de :

  • l’assassinat et tortures des athlètes israéliens à Munich (1972)

  • des attentats contre des intérêts juifs et israéliens en Europe et en Afrique du Nord

Origines :

  • Dirigée par Abou Iyad (Salah Khalaf), lui-même disciple du Mufti à Gaza

  • Utilisation de réseaux algériens, marocains et tunisiens pour la logistique et les caches

Source : Mohammed Najib, Black September: The Rise and Fall of the Palestinian Fedayeen, 2002

3. Autorité palestinienne (depuis 1994)

Créée à la suite des accords d’Oslo en extension d'OLP, elle intègre nombre de cadres idéologiquement héritiers du mufti :

  • Issa Qaraqa, Abbas Zaki, et d'autres responsables du Fatah perpétuent une rhétorique fondée sur la négation d’Israël, avec des références fréquentes à l’héritage d’al-Husseini

  • Écoles et manuels officiels glorifient le rôle du mufti dans les années 1930-1940

Voir : IMPACT-se – Palestinian Authority Curriculum Report
Rapport 2023 sur l’antisémitisme dans l’éducation palestinienne

Mahmoud Abbas s'inscrit dans la continuité d'al-Husseini :

1. Filiation politique directe

  • Mahmoud Abbas est un cadre formé au sein du Fatah, mouvement fondé par Yasser Arafat —lui-même neveu (par alliance) et protégé idéologique direct d’al-Husseini.

  • Abbas a déclaré en 2013 dans un entretien officiel que al-Husseini était "notre chef et notre héros" :

Palestinian Authority TV, 16 janvier 2013 (vidéo disponible via MEMRI et PMW)

2. Réhabilitation explicite du mufti nazi

  • En 2017, l’Autorité palestinienne a commémoré al-Husseini comme "pionnier" de la cause palestinienne, le présentant comme martyr et symbole de l'unité arabo-islamique

  • Le site officiel du Fatah célèbre régulièrement sa mémoire avec rhétorique sans mention de ses crimes, ni de sa collaboration avec le Troisième Reich, et de sa fuite devant Nuremberg (où réclamé par la Bosnie) 

Source : Fatah Media Center (palwatch.org), 2017 : ["On this day, we remember the Grand Mufti of Jerusalem, a great leader..."] Cf. Palestinian Media Watch, rapports sur l’héroïsation d’al-Husseini

3. Négationnisme antisémite assumé

  • Mahmoud Abbas a défendu sa thèse de doctorat (Moscou, 1982) sur la prétendue collaboration entre les sionistes et les nazis, où il relativise l’ampleur de la Shoah, minimisant les chiffres et accusant les sionistes d’avoir sacrifié les Juifs d’Europe

  • Le livre publié ensuite, The Other Side: The Secret Relationship Between Nazism and Zionism, contient des formules explicitement négationnistes

Texte intégral arabe :
"The number of Jewish victims could be six million or less — even less than one million." M. Abbas, The Other Side, 1984

Analyse critique : Jeffrey Herf, Undeclared Wars with Israel, Cambridge, 2016

4. Héritage dans la désignation des Juifs civils comme ennemis prioritaires

Mahmoud Abbas s’est parfois exprimé contre les attentats suicides dans un cadre diplomatique, bien que l’Autorité palestinienne qu’il dirige :

  • finance les familles des auteurs d'attentats contre les civils israéliens

  • glorifie ces meurtriers dans les médias et manuels scolaires

  • intègre leur mémoire dans le récit national, exactement selon l'exemple d'al-Husseini

Cf. rapport détaillé : Institute for Monitoring Peace and Cultural Tolerance in School Education (IMPACT-se)

Conclusion 

Il existe une continuité idéologique claire, documentée et assumée entre Amin al-Husseini et Mahmoud Abbas, à travers :

  • la glorification du mufti

  • la négation du génocide juif

  • la désignation implicite ou explicite des Juifs comme cibles légitimes

  • la poursuite d’une stratégie politique où la violence antisémite est intégrée au projet national

4. Hamas (depuis 1987)

Issu des Frères musulmans de Gaza (branche locale depuis les années 1950), Hamas est l’un des héritiers les plus explicites du mufti sur les plans idéologico-confessionnel

Reprises directes :

  • Charte de 1988, articles 7 et 22, répètent presque littéralement les discours du mufti :

    • Complots juifs mondiaux (référence aux Protocoles des Sages de Sion),

    • Appel au jihad mondial

  • Glorification directe du mufti dans les manuels scolaires 

Source : UNESCO, UNWRA, IMPACT-se

Liens avec les réseaux nord-africains :

  • Soutiens logistiques et financiers via l’Algérie, le Maroc et la Tunisie dans les années 1990–2010

  • Présence de Hamas dans les cercles islamistes maghrébins (ex. Ennahdha, PJD, FLN religieux)

Voir :

  • Jeffrey Herf, Nazi Propaganda for the Arab World, Yale UP, 2009.

  • Meir Litvak & Esther Webman, From Empathy to Denial: Arab Responses to the Holocaust, Hurst, 2009.

5. Groupes salafistes jihadistes (2000–présent)

Bien que postérieurs, ils prolongent plusieurs thèmes propagés par al-Husseini :

  • Al-Qaïda Maghreb, Ansar al-Charia, etc. : référence explicite à la lutte du mufti contre les "Juifs et croisés"

  • Propagation de discours négationnistes et antisémites dans les zones d'influence (Tunisie, Algérie, Libye), en continuité idéologique

6. Réseaux palestiniens maghrébins (diaspora militante)

Nombreux cadres de la diaspora palestinienne au Maghreb (1950s–1990s) étaient issus des réseaux husseiniens :

  • Recrutement de Palestiniens du Liban et de Gaza dans les rangs du FLN

  • Recyclage dans les représentations diplomatiques palestiniennes en Algérie et Tunisie post-1962

  • Collaboration idéologique avec des islamistes maghrébins formés au Caire

CONTINUITÉ STRATÉGIQUE ET IDÉOLOGIQUE

ORGANISATIONHéritage du muftiLien Afrique du NordSources/Commentaires
OLP / FatahFormation des cadres par le MuftiFort – bases, diasporaArafat, Shuqayri, al-Husseini
Déclaration d'Alger 1988
Septembre NoirDiscours, méthodes du MuftiAppuis logistiquesSalah Khalaf, Munich 1972
Autorité palestinienneContinuité politiqueFort via représentationsGlorification dans les écoles
HamasReprise quasi-littéraleContacts islamistesCharte 1988, influence des Frères musulmans
Groupes salafistesThéories antijuives du MuftiDiffusion au MaghrebPrêche jihadiste transrégional

Bibliographie complémentaire

Revue du Monde musulman. Welt des Islams - 15 mars 1915 Koloniale Rundschau - 1914
Presse turque de l'époque, reproduit d'après Rhétoré, Les chrétiens aux bêtes. Les éditions de Cerf, 2005

A. Engagements explicites de la Triple Entente et de la SDN (1917–1922)

Sources primaires

  1. Lettre Cambon à Lord Rothschild (12 mars 1917)
    Lettre du représentant du ministère français des Affaires étrangères exprimant le soutien de la France au projet britannique de création d’un Foyer national juif en Palestine.
    Source : Gallica – BnF

  2. Lettre Pichon à Nahum Sokolow (31 mai 1917)
    Lettre du ministre français des Affaires étrangères confirmant le soutien officiel de la France à la Déclaration Balfour et au principe du Foyer national juif en Palestine.
    Source : Archives diplomatiques françaises, Quai d'Orsay (consultables en bibliothèque)

  3. Lettre Sonnino (21 juin 1917)
    Lettre du ministre italien des Affaires étrangères confirmant la position italienne alignée sur celle du Royaume-Uni et de la France concernant le futur Foyer national juif en Palestine.
    Source : Archives diplomatiques italiennes

  4. Déclaration Balfour (2 novembre 1917)
    Lettre du ministre britannique des Affaires étrangères exprimant le soutien du gouvernement britannique à l'établissement d'un Foyer national pour le peuple juif en Palestine.
    Source : British Library

  5. Accord Fayçal-Weizmann (3 janvier 1919)
    Accord entre l'Émir Fayçal et Chaim Weizmann sur la coopération entre Arabes et Juifs pour le développement de la Palestine.
    Source : Wikisource

  6. Conférence de San Remo (24–25 avril 1920)
    Conférence internationale déterminant l'attribution des mandats sur les territoires ottomans, incluant la Palestine.
    Source : Ministère des Affaires étrangères d'Israël

  7. Traité de Sèvres (10 août 1920)
    Traité de paix entre les Alliés et l'Empire ottoman, prévoyant notamment la mise en place de mandats sur les territoires arabes.
    Source : Avalon Project – Yale Law School

  8. Mandat pour la Palestine (24 juillet 1922)
    Document officiel de la Société des Nations confiant à la Grande-Bretagne le mandat sur la Palestine, avec pour mission d'établir un Foyer national juif.
    Source : Avalon Project – Yale Law School

Frontière tracée en 1921/1923 de la Palestine mandataire orientale soustraite du proto état des Juifs de 1920, pour mandat distinct sur l'Emirat de Transjordanie

Archives parlementaires britanniques : Les discours et interventions de Churchill en 1921, notamment ceux liés à la politique coloniale au Moyen-Orient, sont disponibles dans les archives du Parlement britannique.International Churchill Society

Source : Hansard – "Mr Winston Churchill: speeches in 1921" Parliament API

B. Effacement du cadre juridique international

Articles et analyses

  • Kramer, Martin. The Forgotten Truth about the Balfour Declaration.
    Analyse du contexte diplomatique de la Déclaration Balfour et des soutiens internationaux obtenus par les leaders sionistes.

  • Romeo, Lisa. Il y a 100 ans, le 10 août 1920, le Traité de Sèvres était signé.
    Article analysant les implications du Traité de Sèvres sur le Proche-Orient.
    Source : Les Clés du Moyen-Orient

  • Conférence de San Remo – Centenaire.
    Analyse des décisions prises lors de la Conférence de San Remo concernant la Palestine.
    Source : CAPE de Jérusalem

C. Conséquences de la déshistoricisation – ONU versus SDN en 1948

Résolutions clés de l'ONU (1947–1949)

  1. Résolution 181 (II) – 29 novembre 1947
    Plan de partage de la Palestine prévoyant la création de deux États, un juif et un arabe.

  2. Résolution 186 (S-2) – 14 mai 1948
    Nomination d’un médiateur de l’ONU en Palestine.

  3. Résolution 194 (III) – 11 décembre 1948
    Appelle au retour des réfugiés et à l’internationalisation de Jérusalem.

  4. Résolution 273 (III) – 11 mai 1949
    Admission d’Israël en tant que membre de l’ONU.

  5. Résolutions 62 à 73 (1948–1949)
    Appels à des trêves successives et à la cessation des hostilités.

Ouvrages et articles complémentaires

  • Avineri, Shlomo. The Making of Modern Zionism: The Intellectual Origins of the Jewish State.
    Analyse des fondements intellectuels du sionisme et de la création de l'État d'Israël.

  • Kramer, Martin. The Forgotten Truth about the Balfour Declaration.
    Analyse du contexte diplomatique de la Déclaration Balfour et des soutiens internationaux obtenus par les leaders sionistes.

Illustration

Affiche russe, 1914 : "ENTENTE" - "Amitié, compréhension, accord", accord qui unissait l'Empire russe , la Troisième République française et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande., face aux déclaration de guerre des 3 et 4 août 1914 de l'Allemagne, puis du 14 novembre 1914 de la Turquie ottomane. https://www.imprescriptible.fr/documents/djihad.htm
Affiche russe de 1914. L'inscription supérieure indique « concorde ». On y voit les personnifications féminines de la France, de la Russie et de la Grande-Bretagne, alliées de la « Triple Entente » lors de la Première Guerre mondiale. Au centre, la Russie brandit une croix orthodoxe (symbole de foi), Britannia à droite avec une ancre (faisant référence à la marine britannique, mais aussi symbole traditionnel d'espoir) et Marianne à gauche avec un cœur (symbole de charité/amour, probablement en référence à la basilique du Sacré-Cœur récemment achevée ) – « foi, espérance et charité » étant les trois vertus du célèbre passage biblique 1 Corinthiens 13:13. À l'arrière-plan, une scène de bataille, avec des hommes se battant avec des fusils et des épées, certains à cheval. Au-dessus, un obus explose, un avion des premiers temps et un dirigeable. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Triple_Entente.jpg

Traduction de la légende (de gauche à droite) :

Любовь. ФРАНЦИЯ

— Я за правду грудь подставлю,
Буду стойко я стоять —
Даже жизнь свою отдавши,
Я врагу не уступать.

Amour. FRANCE :
— Je présenterai ma poitrine pour la vérité,
Je tiendrai bon avec fermeté —
Même en donnant ma vie,
Je ne céderai pas à l’ennemi.


Вера. РОССИЯ

— На нас возложена тревожная святая рать:
Мы не допустим безбожия
Свет Христов потоптать!

Foi. RUSSIE :
— Une armée sainte et grave nous est confiée :
Nous ne permettrons pas à l’impiété
De fouler aux pieds la lumière du Christ !


Надежда. АНГЛИЯ

— Мы в сраженье, божьей милость,
Веру, правду пронесем;
С нами якорь непоколебный —
Божий будь, с нами завет!

Espérance. ANGLETERRE :
— Par la grâce divine dans le combat,
Nous porterons la foi et la vérité ;
Avec nous l’ancre inébranlable —
Que l’alliance de Dieu soit avec nous !

En dessous, sans titre, un quatrain 

Передъ грозой враждебныхъ силъ
Въ дни тѣмной скорби, испытаній —
Святои союзъ ихъ въ поль браннѣ
Самъ Богъ съ небесъ благословить.

Devant l’orage des forces hostiles,
Aux jours de sombre affliction, d’épreuves —
Leur sainte alliance sur le champ de bataille
Sera bénie par Dieu lui-même depuis les cieux.

Ce quatrain vient conclure l’affiche dans un ton solennel et sacré, montrant que l’union des trois puissances (France, Russie, Angleterre) est perçue comme une "sainte alliance" justifiée moralement et religieusement contre l’ennemi (sous-entendu : l’Empire allemand et ses alliés). 


Il s’agit d’une affiche de propagande russe de la Première Guerre mondiale représentant les puissances de la Triple Entente (France, Russie, Royaume-Uni) sous forme allégorique féminine : Liberté / Amour pour la France, Foi orthodoxe pour la Russie, Espérance et Stabilité pour l’Angleterre (avec l’ancre comme symbole). Le fond montre un champ de bataille avec dirigeable et avions, évoquant la modernité militaire et la guerre totale. Selon Chat GPT

A propos de l'ancre sur laquelle s'appuie l'Angleterre -  

"...Parmi les emblèmes héraldiques figure également la croix d'ancre ou croix de joie , une croix conçue en forme d'ancre. Le symbole peut être utilisé pour signifier « un nouveau départ » ou « l’espoir ».

La croix de Merner fait référence à la croix de Sainte Catherine, faisant référence à la manière dont cette sainte s'est sacrifiée (elle a été attachée à une ancre et jetée d'un bateau dans la mer Noire en l'an 102 ).

La croix d'ancre marque parfois les boucliers comme dans le texte auquel se réfèrent 
les nobles de la classe ermite ou ascétiquehttps://ar.wikipedia.org/wiki/%D9%85%D8%B1%D8%B3%D8%A7%D8%A9

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